Deuxième épisode bretonnant.
Cette fois, on attaque le gros, l'affreux, l'intimidant vol en bordure de falaise.
(Bon, falaise pas trop escarpée, très fréquentée par les parapentistes et planeuristes du coin, avec zone herbeuse prévue pour l'atterissage, on vous rassure.)
Pour Kangouzu, il s'agit de son tout premier, alors croyez-bien qu'il y avait de l'émotion, ce jour là.
Le temps était très calme, on entendait les embruns et le brouillard s'était levé peu à peu sur la baie.
On était quasiment tout seul, l'heure étant encore trop matinale pour les vacanciers.
Là, c'était le grand pied en espadrille, le bohneur distillé en cidrerie.
L'air du large portait notre Condor de T2M, titillant l'autocollant sticker "A l'aise breizh" préalablement posé sur le bout de l'aile, et le rendement nord-est (je crois/ il me semble) poutrait carrément de feu.
Ca dépotait des bigoudens, autrement dit.
L'élément notable du vol fut la compagnie d'une jolie mouette, qui, espiègle, a volé à nos côtés pendant pas loin de dix minutes, non stop.
On s'est demandé si on l'avait effrayée ou dérangée, mais vu son attitude pacifique, il s'agissait certainement d'une mouette curieuse, qui se demandait quel drôle d'oiseau s'égayait là, sans battre des ailes.
Vu qu'elle pistait tous nos virages à la louche, on s'est demandé si elle nous copierait aussi, dans une série de loopings, mais on n'a pas tenté.
L'atterissage fut un peu beaucoup stressant, car on n'atterrit pas du tout en bord de falaise comme en rase campagne.
Un monsieur du coin pratiquant lui aussi le radiocommandé nous a indiqué comment se poser.
Un détail qui peut peut-être paraitre évident pour certains, mais qui ne l'était pas du tout pour nous : plus la zone d'atterrisage est petite, et plus il faut atterrir court et violemment.
Autrement dit, nous, d'habitude, on tirait pour arrondir et le faire glisser en douceur sur le ventre.
Là, il fallait pousser sur les manches jusqu'à le faire limite crasher.
La verrière a sauté, mais on n'a pas eu de problème de casse, fort heureusement.
Ceci dit, c'était quand même stressant.