Autrement dit : " Quand vous êtes mal partis avant de décoller, décollez-pas. "
C'est ce que l'on aurait du deviner, après avoir vu partir en fumée notre bien-aimé chargeur. Pas de batterie, pas de vol, sauf si on bidouille pour siphonner quelques électrons salutaires.
On l'a fait, et on peut vous le dire, c'était une mauvaise idée.
Le Nimbus n'a pas su décoller, faute d'énergie en quantité suffisante. Il s'est fait ballotter par le vent comme un cocotier du Pacifique. L'aile s'est balancée, a ripé sur le sol et le planeur s'est remis droit, avant de faire un saut de puce hors chariot.
Et pouf, notre pâle d'hélice s'est fait éjectée d'une pichenette par le choc.
Pas de casse sinon. On s'en sort plutôt bien.
Histoire de conjurer le sort, je vous mets une vidéo du Nimbus de la semaine dernière, vol qui s'était fort bien déroulé.
Le petit va bien. Il a subi une nouvelle couche de peinture et s'est fait raccourcir la poutre.
Deux constatations essentielles :
- Testé sur le Ventus, ça décolle - Testé sur le Nimbus, ça décolle
Donc, notre chariot s'adapte bien sur tous les planeurs, de 4 mètres 50 à 7 mètres 50, peut-on dire.
( Sachant qu'on adapte le berceau et la hauteur des balancines à chaque tour de taille. )
Couper la poutre nous a permis de corriger à la fois le problème de souplesse et le problème de précision de la trajectoire.
Maintenant il roule droit et ne culbute plus.
( Ceci dit, avec un poids plume comme le Ventus, à chaque décollage, le chariot partait en tonneau. On n'a pas très bien compris pourquoi, le Ventus étant inopinément décédé avant la fin de la série de tests. )
Kangouzu valide donc cette version comme "version définitive".
On vous remet quelques essais de décollage avec le Nimb' Nimb' :
Papy planeur sort les lunettes tintées, et va groover sous le soleil pouilleux des champs débauchés.
Le temps était pourtant bien gris, ce qui ne l'a pas découragé. L'ASW22 a fait son chemin superbement, pressé comme un retraité sur les routes d'Arcachon.
Et c'était si beau de le voir voler lentement que je vous en remets quelques photos, avec une courte vidéo.
Jusqu'à là tout de suite, nous en sommes à notre troisième essai.
Le premier était un mauvais essai dans un chemin de campagne, notamment à cause de la météo abominable et des rafales de vent rendant le chariot imprécis. On remarque déjà un problème de souplesse au niveau de la poutre et des balancines. Cela dit, l'ASW22 est parti quand même.C'était le but.
Second décollage par temps couvert et frisquet, sans vent, sur une route très propre de campagne. Une superbe ligne droite, l'ASW22 est parti très court, en pleine puissance. On peut dire que c'est concluant.
Troisième décollage, toujours par temps couvert et frisquet, et sur une autre route un peu plus pratiquée par les moissonneuses. Malgré le vent nul, l'ASW22 est parti complètement sur la droite, et s'est balancé comme un vieux pendule. Mais il est parti, là encore, ça reste l'essentiel.
On peut donc en dire des choses
POINTS FORTS :
Efficacité : le planeur est parti à trois reprises. Esthétique Résistance au poids : les 15 kilos partent comme une flèche. Il pourrait certainement supporter plus, mais on a juste besoin de ça.
POINTS FAIBLES :
Souplesse : La poutre en carbone est trop flexible, on perd en précision et en "guidage". Pareil pour les balancines en carbone, à renforcer pour éviter le ballotement des ailes. Précision : va de paire avec le problème de souplesse.
Voilà le décollage n°2 en vidéo (attention, ça va très vite) :
A quoi pouvait bien ressembler une compétition d'aviation, avec de gros avions et des pilotes un rien cinglés ?
Je viens de tomber sur la réponse.
C'est la Red Bull Air Race, un truc très spectaculaire, et sans doute assez foireux.
Le principe : aller le plus vite possible (en moyenne, à plus de 350 km/h) en passant à travers des plots. Plots bleus, ailes parallèles au sol, plots rouges, ailes perpendiculaires, ou quelque chose du genre.
Aujourd'hui, jour de beau temps absolu sans aucun vent, ce fut compliqué de se trouver une place au soleil.
Tout le monde était de sortie. Et tout le monde, ça fait beaucoup.
Un groupe de modélistes s'activaient sur une guêpe volante sur notre piste n°1, des ouailles se doraient les pommettes sur une descente de lit au terrain n°2, et nous dûmes nous éloigner jusqu'à la piste n°3 pour réussir à gagner de la tranquillité.
Cela dit, une fois au beau milieu de notre champ, le tas de fumier à droite, et deux laitues à gauche, c'était cool.
Pour moi, je me suis remise avec sérieux au pilotage du Spirale. Kang a investi dans une double commande, avec un câble fabriqué maison reliant nos deux émetteurs. Cela me permets de me lancer sans crainte d'un viandage chaloupé. Sans encore être vraiment à l'aise, je peux atterrir presque toute seule, lorsque le terrain est dégagé.
Côté 22, Kangouzu a encore eu de mauvais problèmes au niveau de ses batteries, pourtant revenues boostées et chouchoutées par le fabriquant. Elles ont tendance à chauffer beaucoup beaucoup trop pendant la charge, au point où on les a pourvues d'un matelas en pain de glace. ( plus de 60°C, quand même, les coquines.) Pire, après plusieurs charges, même en abaissant le delta-pic, nous nous sommes aperçus que les prises en étain fondaient et dégoulinaient comme de petits escargots baveux. La tension variait dès que l'on trifouillait les câbles, il y avait donc un problème de connectique.
Kang a par conséquent ressoudé deux nouvelles prises PK or de 4mm, et depuis, ça a l'air d'aller beaucoup mieux.
L'amiral de la flotte, le capitaine de la troupe, le commandant de la brigade, que dis-je, notre fleuron donc, s'élança vers les cieux, tel un drone avide de pouvoir et de liberté, dans un ciel d'un bleu si bleu plus bleu que le bleu des yeux de Robert.
Il s'égaya lentement, battit des ailes et reprit son rythme de grabataire tranquillou.
Je vous laisse visionner la boîte à image, plus une vidéo de l'atterrissage, en grande beauté.
Imaginez un vol en immersion, sur de bons vieux pitons rocheux espagnols. Du soleil, des cailloux partout, quelques buses tournicotantes, et de gros nuages comme un hammam porte ouverte.
Petite vidéo brute de notre expérimentation aérienne, avec le bruit du vent et la caméra qui tremble pour plus de réalisme.
Vous pouvez constater que le planeur avance d'une manière assez moche et dissidente, c'est parce qu'on en est à nos débuts, on manque de maîtrise dans les courants d'air.