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Vole !
9 juin 2012

Dumbo et le cirque Gruss

 

Il y a une chose de fantastiquement bien en ce bas monde, ce sont les spectacles d'arts vivants.

Que ça soit la danse, le théâtre, les performances sportives ou bien ce qui m'amène aujourd'hui : le cirque.

Cette semaine, un gros chapiteau rouge et blanc, surnommé "La cathédrale" s'est installée dans un des parcs municipaux.

C'était grand, c'était somptueux et ça s'appelait "Arlette Gruss". ("Le tour qui vaut le détour")

C'est là où l'on sort wikipédia et où l'on fait une rapide recherche :

"Arlette Gruss, chevalière de la Légion d'Honneur, chevalière des Arts et Lettres, Grand prix national du cirque en 1995, célèbre dompteuse de panthère ayant crée son propre cirque."

Quand on se connecte sur la page web du cirque, on se dit qu'ils se considèrent un peu tous comme le nombril du monde.

Le cirque Gruss s'est toujours prévalu d'un talent et d'un professionnalisme que l'on ne retrouve pas chez ses concurrents.

Et pour le coup, puisque Kang et moi avons testé, nous pouvons le dire :

 

LE CIRQUE GRUSS, IT'S GREAT !!!

 

Donc, nous voilà partis pour témoigner de nos impressions sur le spectacle 2012 en tant que spectateurs convaincus.

 

tournee-cirque

 

Déjà, c'est très propre. Vous n'y trouverez pas d'artistes vous menant à votre siège en faisant la gueule et en tendant toutes les deux minutes la main pour un pourboire. (Zavatta.)

Vous n'y trouverez aucun animal malade, ni aucun numéro à la con, destiné à meubler le spectacle parce que l'on manque de vrais talents.

Ce que vous y trouverez, extérieurement parlant :

 - Des toilettes, et un immense hall d'entrée : deux points buvettes, deux points restaurations et une boutique souvenir.

- Des guichets permettant entre autre d'acheter les places sur internet

- Un zoo payant (2€) mais qui vaut le détour, même si les distances de sécurité avec les enclos ne permettent pas réellement la photographie ou "l'immersion" dans l'univers du cirque.

- Des artistes internationaux qui mettent la main à la patte ( pour des animaux qui donnent la patte à la main), s'occupant de tous les postes. Autrement dit, ils ne parlent pas forcément tous bien le français, mais gèrent les buvettes, l'installation, surveillent les bestiaux...

- Un chapiteau de 1 500 places, avec un orchestre de huit musiciens pros, des lighteux dans des nacelles pour gérer les poursuites, un éclairage de doux dingue et des gradins escamotables.

A savoir, il existe plusieurs tarifs, en fonction de l'emplacement. MAIS, ils proposent également des séances hard discount, où toutes les places sont au même tarif (sauf loges), avec placement libre.

Compter 15 €uros par personne. Toutes boissons ou sucreries sont de l'ordre de 2€ ou 3€.

A savoir également, le spectacle est réellement conçu pour être tourné vers le carré d'or, dont effectivement, si on est placé ailleurs, on perd en qualité. (manque de visibilité de l'orchestre, du mur lumineux, ou de certains jeux scéniques.)

 

Maintenant, sur le spectacle :

- Il commence à l'heure. (même un peu avant l'heure, puisque les clowns traînent dans les gradins)

- Il est très rythmé, alternant les numéros de dressage, les numéros d'équilibre et les clowns.

- La présentation est très très bien ! (Bravo Monsieur Loyal), avec des chansons, du slam, de la poésie et de l'humour.

- Il dure environ deux heures et demi, entracte compris de 20 minutes.

- Photos autorisées, sans flash, et pas de film.

- Haie d'honneur des artistes lorsque l'on entre sous le chapiteau.

 

Pour parler des numéros, rien de mieux qu'une bande annonce :

 

 

Sur les prestations, à proprement dit (et pardon si j'en oublie) : 

 

Le spectacle se décompose en deux parties. La première étant bien, la deuxième étant extraordinaire.

Rien que la deuxième partie justifie entièrement le déplacement, tant les numéros sont épatants.

 

PREMIERE PARTIE :

 

Dans la première partie, nous y trouvons tout d'abord les tigres. Quatre beaux du Bengale, dont deux dotés d'un pelage bizarre. Lorsqu'on les voit à Monsieur les dresseurs, on croirait vraiment des peluches.

Ils sont sages et on sent que le dressage repose bien davantage sur la confiance et "l'amitié" (si on peut parler d'amitié avec des tigres...) que sur ce que l'on peut voir dans d'autres cirques : la crainte et la domination.

Là, les animaux jouent. Bon ok, ils baillent parfois, mais s'ils ne s'amusaient pas, on ne verrait pas un tigre traverser la scène en faisant des bons de marsupilami. Et on ne verrait pas non plus le dompteur tripoter la queue de l'animal pendant que ce dernier se fait balader dans un ascenseur.

Le temps de démonter la grille de sécurité (système très ingénieux, au passage), les artistes viennent exécuter une petite chorégraphie féline, habillés dans une tenue tigrée avec deux lampes frontales sur les yeux.

C'est une des caractéristique du cirque Gruss : énormément de costumes (40 différents ? ou 60 ?), et régulièrement des petites danses meublant les transitions. Les idées étant souvent farfelues et drôles.

S'ensuit un numéro d'équilibre : un type tchèque, qui a essayé de nous vendre des croque-monsieurs alors qu'ils étaient en rupture de stock une demi heure plus tôt, monte et descend à toute vitesse une échelle tenant à la verticale grâce aux impulsions qu'il lui donne. Il fait des demi-tours, il change de temps en temps d'échelle, et pour le final, une fois tout en haut, il jongle avec cinq massues.

Impressionant.

Ensuite, apparaît dans le public Madame Gruss (pas Arlette, sa fille), et son chien.

"Mon chien aussi est oune artiste". Entrée en matière pour un numéro de dressage mêlant plusieurs races de cabots.

Avec surprise, nous pouvons constater que le toutou qui machouillait la veille dans le zoo avec un regard éteint une planche en bois, aujourd'hui, fait des galipettes, bondit dans tous les sens et fait de la corde à sauter.

Certains tours sont du déjà vu dans d'autres cirques, cependant, d'autres sont assez surprenants.

Dans le désordre, nous enchaînons après par un trapéziste, sanglé mais très doué, qui fera quelques saltos. Une contorsionniste un petit peu déstructurée qui nous fait le grand écart.

On note aussi les deux clowns qui jouent avec leurs chapeaux. Honnêtement, je ne les ai pas trouvé très drôle, mais bon, les clowns sont un passage obligé.

Il y a eu malheureusement un numéro équestre que je considère "raté". Le principe était que Maman Gruss apprenne à sa fille le numéro de dressage de chevaux. Seulement, si les chevaux obéissaient bien à la première, la plus jeune galérait visiblement à se faire obéir. Résultat, dès que les chevaux faisait un tour de piste, elle saluait le public pour se faire applaudir.

J'en tire deux appréciations :

Soit Mademoiselle a loupé son numéro, ce qui peut arriver, le dressage d'animaux étant une science quand même très aléatoire, dépendant de la bonne volonté des bestiaux.

Soit le numéro de dressage équin est beaucoup plus difficile que ce que l'on peut imaginer lorsqu'on le voit parfaitement réalisé dans d'autres cirques.

Pour terminer la première partie, un numéro de magie, réalisé par le fils (ou petit fils, je ne sais plus) Gruss.

Le numéro consiste en deux ou trois tours, et appartient à la famille des "évasions extraordinaires" et autres prouesses réalisées avec des engins truqués.

Le premier numéro est carrément bluffant : la femme découpée en deux, avec d'un côté le haut du corps, et un mètre plus loin, la paire de jambes.

Ok, on sait qu'il y a un truc, mais honnêtement, s'il s'agit de deux contorsionnistes, c'est très impressionnants puisqu'il n'y avait qu'une toute toute petite boîte où se contorsionner.

L'effet visuel donne des frissons, en tout cas.

Le second numéro est celui d'une évasion, qui n'a pas du être parfaitement réalisée puisque Kang a vu le magicien se barrer en courant vers les vestiaires. (XD...  )

Puis, entracte. 

 

SECONDE PARTIE :

 

Retour sur le siège et montée d'émotion lorsque des danseuses à tenue orientale viennent se dandiner sur la piste.

Honnêtement, sur le coup, je n'ai pas compris qu'il s'agissait d'une imitation Bollywood, cela aurait pu être un thème africain, ça aurait été pareil.

D'ailleurs, je m'attendais à voir arriver les zèbres que l'on avait croisé au zoo.

Mais non, du tout.

En fait, il s'agissait de quelque chose de plus gros, de plus lourd et de bien plus attachant.

 

ELEPHANTS !!!

Hiiiii !

 

Crévindiou, j'aime les éléphants. Dans la liste de chose à faire dans ma vie, il faut qu'un jour, je monte sur le dos d'un éléphant.

Quatre éléphants d'Asie, parés sobrement entrent en piste. Rapidement, les shivas montent sur leurs têtes.

(Oui, on s'assoie sur le cou. Pas de selle, juste un tapis. Pour grimper, il faut tirer sur une oreille. L'éléphant étant réceptif, lorsqu'il sent qu'on s'aggrippe, il lève une patte avant pour que l'on s'en serve en ascenseur. Cependant, il faut quand même avoir de la poigne pour se hisser jusqu'au sommet.)

(Par ailleurs et pour achever la transition, les éléphants sont ADORABLES. On les a vu au zoo du cirque et chose absolument stupéfiante, ils étaient en totale liberté. Avec juste un bout de ficelle pour leur indiquer la limite à ne pas dépasser.

Je n'avais jamais vu un éléphant d'aussi prêt. Et même si les asiatiques sont sensés être plus petits que les africains, lorsque l'on se trouve en face d'eux, pas d'autre choix que de lever les yeux. C'est immense comme bestiole. Et ils étaient tellement prêts... S'ils tendaient leurs trompes, ils pouvaient largement nous tapoter l'épaule.

A préciser pour rassurer ceux qui n'oublient pas que ce sont des animaux pouvant être dangereux, les défenses étaient entièrement coupées. Fin de la transition.) 

Les éléphants gravitent donc sur la piste, se tenant la queue histoire de ne pas se perdre.

Ils doivent être sacrément habitués à l'homme, parce qu'énormément de gens tournaient entre eux, pour poser les tabourets nécessaires au spectacle.

Nous avons vu l'éléphant pattes avants sur le tabouret, (et levant les deux pattes arrières, ne touchant plus le sol.)

Nous avons vu l'éléphant pattes arrières sur le tabouret et pattes avants posées sur les fesses de l'éléphant voisin.

Nous avons vu, summum du dressage, l'éléphant posant une seule patte sur le tabouret et tournant autour à cloche-pied.

Le tout sur une jolie musique d'ambiance.

Hiii !

Retour des clowns qui cette fois embarquent un brave chauve du public.

Je crois qu'on peut préciser que les gags tournaient principalement autour de la capillarité, et secondairement des instruments de musique.

Mais je répète, je ne suis pas fan des clowns. Leur second passage était tout de même mieux que le premier.

On enchaîne sur un cheval comique. La fameuse histoire du cheval qui ne voulait pas travailler et qui préfère dormir.

C'est un grand classique des numéros de cirque, cependant, celui-ci était remarquablement bien exécuté.

S'ensuit un nouveau numéro d'équilibre. Une jeune fille qui attrape un poteau, genre celui que l'on trouve dans le métro, mais pouvant pivoter sur lui-même.

Elle grimpe, elle tourne, elle se tord dans tous les sens.

Puis, nouvelle merveille absolument extraordinaire : un numéro de gymnastique, réalisé par deux hommes, sur des sangles aériennes. Le duo Varnas, qu'ils se nomment.

Ceux-là n'ont pas de sangle de sécurité. Ils se hissent à plusieur mètres de haut à la force des bras, et sont d'une souplesse à faire palir un médecin.

Leur force est également démentielle, puisqu'ils arrivent à tenir avec quasiment rien. Le must ? Le moment où un des deux monsieurs fait la chandelle sur le dos de son partenaire. Il tient comme ça, sur le haut du dos. Et il ne se tient à rien d'autre. A plusieurs mètres de hauteur.

Whaouh.

Le numéro suivant ne devait pas être le final, mais suite un accident à la répétition du matin, entrainant l'hospitalisation d'un des artistes, il a fait office de clou du spectacle.

En fait, il le méritait réellement, et était de toute manière clou du spectacle 2011.

Il s'agit de... je ne sais pas trop comment ils nomment ça. Le globe of the death, la boule de la mort.

Non, le Globe of speed, d'après leur site web.

Le truc affreux. Le numéro "ils vont tous mourir". Les tigres à côté, ce sont des chatons.

Tout d'abord, une sphère arrive sur des rails au centre de la piste, avec à l'intérieur, trois motos.

Rapidement, les motos s'élancent et enchaînent des passages à 360° pouvant aller de l'équateur au looping, toutes en même temps et en se croisant à la manière de balles de jonglage.

On pourrait croire qu'ils vont se tuer, mais en fait, deux autres motos viennent les rejoindre.

Même chose à cinq.

Et là, terrible angoisse, trois autres motos arrivent. A huit, dans le noir complet, ils vont continuer à faire leurs passages de folie.

C'est le genre de numéro impitoyable à voir une fois "en vrai" tellement la performance est incroyable, tant sur le plan visuel que sur le plan technique.

On pourra dire qu'ils auront été copieusement applaudits.

Le spectacle se termine en beauté là-dessus, avec un dernier tour de piste de l'ensemble des artistes, et une petite précision, à toutes fins utiles :

" Nous revenons l'année prochaine, à bientôt. "

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